Le président Lincoln, dans le message prononcé pour l'inauguration de son mandat, s'efforçait de rassurer les Sudistes en rappelant que son programme électoral ne prévoyait pas l'abolition de l'esclavage, et, de toute manière, que la Constitution garantissait la pérennité de l'institution. Il prenait même position en faveur de la restitution à leurs maîtres des esclaves fugitifs. En revanche, il disait sa détermination à empêcher la rupture de l'Union. Le Congrès pour sa part, également dans l'espoir de mettre fin à la sécession, avait approuvé un amendement à la Constitution, qui était proposé aux États dès le 2 mars 1861 : « Aucun amendement ne peut être fait à la Constitution, pour autoriser ou donner au Congrès le pouvoir d'abolir ou de porter atteinte, dans un État quelconque, aux institutions domestiques existantes, y compris celle par laquelle des personnes sont tenues à labeur ou service par les lois dudit État ».
Un an plus tard, la guerre se poursuit et le président Lincoln se prononce en faveur d'une émancipation graduelle, le Gouvernement fédéral encourageant les États membres, par des subventions, à racheter les esclaves afin de les libérer. Le message sur l'état de l'Union prononcé le 1er décembre 1862 est presque entièrement consacré à la question de l'esclavage. Lincoln explique longuement son projet d'émancipation graduelle, sur le délai de 37 ans envisagé pour la réaliser, sur la compensation financière versée aux maîtres d'esclaves et sur la politique de colonisation proposée, c'est-à-dire le transfert des esclaves libérés à Haïti ou au Libéria, dont ils deviendraient citoyens, ou dans un territoire qui pourrait être acheté par les États-Unis. Lincoln semble croire à ce moment que sa proposition pourrait ramener la paix. Pourtant, un mois plus tard, il proclame l'émancipation des esclaves des États rebelles.
Concitoyens sénateurs et représentants,[...]
Question de l'esclavage. Le 22 septembre dernier, l'Exécutif a publié une proclamation dont copie conforme est communiquée ci-joint ?
Conformément à la pensée exprimée dans le second paragraphe de ce document, j'appelle respectueusement votre attention sur ce qu'on pourrait appeler « l'émancipation compensée ».
On peut dire d'une nation qu'elle se compose d'un territoire, d'une population et de ses lois. Le territoire est la seule de ces trois parties qui ait une durée certaine. Une génération passe, une autre génération arrive, mais la terre reste toujours. Il est de la plus haute importance de considérer et d'estimer convenablement cette partie perpétuelle de la nation.
La portion de la surface terrestre que possède et habite la population des États-Unis est parfaitement adaptée pour devenir le séjour d'une seule famille nationale. Sa vaste étendue, la variété de ses climats et de ses productions sont avantageuses pour un seul peuple dans le siècle actuel, quoi qu'il eût pu être dans les siècles antérieurs. La vapeur et le télégraphe concourent à faire qu'il y ait là une combinaison avantageuse pour un peuple uni.
Dans mon discours d'inauguration, j'ai indiqué l'entière inefficacité de la désunion, comme remède aux différends entre le peuple des deux sections. Je l'ai fait en termes que je ne saurais améliorer et que, par conséquent, je demande la permission de répéter :
Une section de notre pays croit que l'esclavage est un bien et doit s'étendre ; l'autre section croit que l'esclavage est un tort et ne doit pas s'étendre ; telle est en substance toute la querelle. La clause de la Constitution relative aux esclaves fugitifs et la loi pour la suppression de la traité sont l'une et l'autre aussi bien appliquées peut-être que peut l'être aucune loi, dans une communauté où le sens moral du peuple ne prête qu'un appui imparfait à la loi proprement dite.
La grande masse du peuple s'en tient dans les deux cas à la pure obligation légale, et quelques uns l'enfreignent. Cela, je crois, ne saurait être entièrement remédié, et le mal serait, dans les deux cas, plus grand après la séparation des deux sections qu'auparavant. La traite étrangère, aujourd'hui imparfaitement supprimée, serait en définitive reprise sans restriction dans une des deux sections, tandis que les esclaves aujourd'hui rendus en partie seulement ne seraient plus rendus du tout par l'autre. Physiquement parlant, nous ne pouvons nous séparer ; nous ne pouvons éloigner l'une de l'autre nos sections respectives, ni élever entre elles un mur infranchissable.
Un mari et sa femme peuvent divorcer et s'éloigner hors de la vue et de la portée l'un de l'autre ; mais les différentes parties de notre pays ne peuvent le faire. Est-il possible de rendre ces relations plus avantageuses et plus satisfaisantes après la séparation qu'avant ? Des étrangers peuvent-ils faire des traités plus aisément que des amis peuvent faire des lois ? Des traités peuvent-ils être observés plus fidèlement entre &étrangers que des lois entre amis ? Je suppose que vous fassiez la guerre ; vous ne pouvez combattre à perpétuité, quand après bien des pertes de chaque côté et sans aucun bénéfice pour l'un ni pour l'autre, vous cesserez de vous battre, les mêmes questions sur les conditions qui doivent régler vos rapports se dresseront devant vous.
[...]
Partant de ces vues, je recommande l'adoption de la résolution et des articles qui suivent, comme amendements de la Constitution des États-Unis :
Résolu, par le Sénat et la Chambre des représentants des États-Unis d'Amérique réunis en Congrès, avec concours des deux tiers de l'une et l'autre chambre que les articles suivants seront proposés aux législatures ou conventions des divers États, comme amendements à la Constitution des États-Unis, pour tous ou chacun de ces articles -- lorsqu'ils auront été ratifiés par les trois quarts des dites législatures ou conventions, -- être valides comme partie intégrante de ladite Constitution, à savoir :
Article. - Chacun des États où l'esclavage existe actuellement, qui abolira cette institution avant le 1er janvier de l'an 1900 de Notre Seigneur, recevra des États-Unis compensation dans la forme suivante :
Le Président des États-Unis remettra à chacun de ces États des titres de dette des États-Unis portant intérêt au taux de __ par chaque esclave qui y existait lors du huitième recensement des États-Unis. Lesdits titres seront déclarés aux dits États-Unis soit à des époques échelonnées, soit en une seule fois, au moment où l'abolition sera accomplie, suivant que cette abolition aura été graduelle ou instantanée dans chaque État. L'intérêt commencera à courir du moment de la remise des dits titres. Tout État qui, après avoir ainsi reçu des titres, introduira ou tolérera l'esclavage dans son territoire, devra rembourser aux États-Unis la valeur de ces titres et l'intérêt qui en aura été perçu.
Article. - Tout esclave qui aura pratiquement joui de sa liberté à aucun moment, avant la fin de la rébellion, demeurera libre ; mais tous les maîtres de ces esclaves qui n'auront pas été déloyaux en seront indemnisés au même taux fixé pour les États qui adopteront l'abolition de l'esclavage, de telle sorte toutefois qu'un même esclave ne puisse être porté deux fois en compte.
Article. - Le Congrès pourra allouer des crédits et prendre d'autres dispositions pour coloniser les personnes de couleur libres avec leur consentement, sur des points quelconques situés hors des États-Unis.
Je réclame votre indulgence pour discuter un peu longuement les articles proposés. Sans l'esclavage, la rébellion ne pouvait jamais exister ; sans l'esclavage, elle ne pourrait durer. Parmi les amis de l'Union, il y a une grande divergence de sentiments et de politique en ce qui regarde l'esclavage et la race africaine parmi nous.Quelques uns voudraient abolir la servitude soudainement et sans compensation ; d'autres voudraient l'abolir graduellement et avec compensation. ; ceux-ci voudraient éloigner de nous les affranchis et ceux-là les retenir parmi nous, et il y a encore d'autres distinctions de moindre importance. C'est à cause de ces différences que nous gaspillons tant de force en luttes entre nous-mêmes ; par des concessions mutuelles nous rétablirions l'harmonie et nous agirions de concert.
Ce serait un compromis entre les amis et non avec les ennemis de l'Union. Ces articles sont faits pour donner un corps à un plan de mutuelles concessions. Si le plan est adopté, il faut admettre que l'émancipation s'ensuivra, au moins dans plusieurs des États.
Pour le premier article les points principaux sont 1° l'émancipation ; 2° la longueur du délai pour la consommer (trente-sept ans) ; 3° la compensation.
L'émancipation ne satisfera pas les avocats de la servitude perpétuelle mais la longueur du délai adoucirait grandement leur mécontentement. Il épargne aux deux races les maux d'un dérangement, puisque le plupart de ceux dont les idées habituelles et enracinées seraient troublées par la mesure, auront passé avant qu'elle ne soit consommée. Ils ne verront jamais son accomplissement. D'autres salueront la perspective de l'émancipation, mais critiqueront la longueur du délai. Ils trouveront qu'il accorde trop peu aux esclaves maintenant existants.
Mais en réalité, il leur donne beaucoup. Il leur épargne le vagabondage et la misère générale qui ne manqueraient pas d'accompagner l'émancipation immédiate dans les localités où leur nombre est très grand ; il leur donne l'encourageante assurance que leur postérité sera libre à jamais.
Ce plan laisse à chaque État le choix d'agir en vertu de ses dispositions pour abolir l'esclavage, maintenant ou à la fin du siècle, ou à quelque époque intermédiaire, ou par degrés de manière à embrasser tout ou partie de cette période, et n'oblige pas deux États à procéder de la même façon. Il pourvoit aussi à la compensation et en général au mode de l'effectuer. Cette disposition, à ce qu'il semble, doit encore adoucir le mécontentement de ceux qui sont en faveur de la servitude perpétuelle et particulièrement de ceux qui ont à recevoir une compensation. Sans doute quelques-uns de ceux qui ont à payer, et non à recevoir, feront des objections, et cependant il est certain que la mesure est à la fois juste et économique.
La libération des esclaves est la destruction d'une propriété -- propriété acquise par succession ou par achat -- exactement comme toute autre propriété. Parce qu'on l'a dit souvent, il n'en est pas moins vrai que le peuple du Sud n'est pas plus responsable pour l'introduction première de cette propriété que ne l'est le peuple du Nord, et quand on songe avec combien peu d'hésitations nous nous servons -- et tous nous nous en servons -- du coton et du sucre, et nous partageons les profits des affaires dont ils sont la source, on ne peut pas dire en toute sûreté que le Sud a été plus responsable que le Nord de la durée de l'esclavage. En ce cas, si pour un objet commun il faut sacrifier cette propriété, n'est-il pas juste que cela soit fait à frais commun ?
Et si avec moins d'argent ou avec de l'argent plus facilement payé, nous pouvons conserver les bénéfices de l'Union par ce moyen mieux que nous ne le pouvons par la guerre seulement, n'est-il pas aussi économique de le faire ? Assurons-nous de la somme que nous avons dépensée pour la guerre depuis que l'émancipation avec compensation a été proposée en mars dernier, et voyons si, dans le cas où cette mesure aurait été promptement acceptée , ne fût-ce que par quelques-uns des États à esclaves, la même somme n'aurait pas plus fait pour terminer la guerre qu'elle n'a fait employée autrement. S'il en est ainsi, la mesure aurait épargné de l'argent, et à ce point de vue elle serait prudente et économique.
[...]
L'émancipation proposée abrégerait cette guerre, perpétuerait la paix, assurerait cette augmentation de population, et en proportion la richesse du pays. Avec ces ressources, nous pourrions payer tout ce que coûterait l'émancipation, en même temps que nos autres dettes, plus aisément que nous payerions nos autres dettes sans elle. [...]
En un mot, il prouve qu'un dollar sera beaucoup plus difficile à payer pour la guerre que ne le sera un dollar pour l'émancipation d'après le plan proposé. Et alors le dernier ne coûtera ni sang, ni vie précieuse : il épargnera l'un et l'autre.
Quant au second article, je pense qu'il serait impraticable de faire revenir à la servitude la classe de personnes dont il est question. Sans doute quelques-uns appartiennent en propriété à des maîtres loyaux ; de là une disposition dans cet article pour qu'ils en reçoivent la compensation.
Le troisième article a trait à l'avenir du peuple affranchi. Il n'oblige pas, mais autorise simplement le Congrès a aider la colonisation de ceux qui ne pourront y consentir. Cela ne doit pas être regardé comme prêtant à objection d'un côté ou d'un autre, d'autant mieux que cela n'aboutit à rien, à moins qu'il n'y ait le consentement mutuel du peuple à déposer et les électeurs américains représentés par leurs députés au Congrès. Je ne puis faire connaître mieux que je ne l'ai déjà fait que je suis fortement en faveur de la colonisation, et cependant je veux dire qu'il n'y a pas d'objection proférée contre le séjour des personnes de couleur dans le pays, qui ne soit presque entièrement imaginaire, sinon même parfois de mauvaise foi.
On insiste sur ce que la déportation ferait renchérir le prix du travail blanc, et très sûrement ne le réduirait pas. Le montant du travail accoutumé devrait toujours être atteint. Le peuple affranchi ne ferait sûrement pas plus que son ancienne proportion, et très vraisemblablement il ferait moins pendant un temps, laissant une part d'augmentation aux travailleurs blancs, qui apporteraient leur travail parce qu'il serait en plus grande demande, et conséquemment en augmenteraient le prix. Avec la déportation, même dans une proportion limitée, le surenchérissement du prix du travail blanc est mathématiquement certain.
Le travail est comme toute autre valeur sur le marché ; augmentez-en la demande et vous en augmentez le prix. Réduisez la somme du travail noir en colonisant les travailleurs nègres hors du pays, et par cela même vous augmenterez la demande de travail blanc et sa valeur. [...]
Jusqu'ici les gens de couleur se sont, dans une certaine proportion, enfuis vers le Nord, pour éviter la servitude et la misère. Mais si l'on adopte l'émancipation graduelle et la déportation, ils n'auront ni l'une ni l'autre à fuir. Leurs anciens maîtres leur donneront des gages, au moins jusqu'à ce qu'ils puissent se procurer de nouveaux travailleurs, et les affranchis à leur tour donneront volontiers leur travail pour des gages, jusqu'à ce qu'on ait pu leur trouver une nouvelle patrie dans les climats à leur convenance et avec des hommes de leur race et de leur sang. [...]
Si le plan contenu dans ces articles est recommandé, ce n'est pas que le rétablissement de l'autorité nationale de doive être effectué sans son adoption.
La recommandation de ce plan ne suspendra ni la guerre ni les conséquences de la proclamation du 22 septembre 1862. Mais son adoption en temps opportun, amènerait, je n'en doute pas, le rétablissement de l'Union et arrêterait tout pas conséquent.
Nonobstant ce plan, je renouvelle avec instance au Congrès la recommandation de pourvoir, au moyen d'une loi, à l'indemnité en faveur de tout État qui pourra adopter l'émancipation avant la réalisation dudit plan. Ce ne sera là qu'une partie anticipée du plan, et les mêmes arguments s'appliquent aux deux cas.
Le plan est recommandé, non pas à l'exclusion, mais bien en outre de tous autres, pour restaurer et maintenir l'autorité nationale dans l'Union. La question est présentée ici presque exclusivement sous son aspect économique. Le plan, j'en suis sûr, amènerait la paix plus vite que ne pourra le faire la force seule, en même temps qu'il coûtera moins, eu égard au chiffre, au mode et aux époques de payement, et le total serait plus facilement payé que ne le seront les frais additionnels de la guerre, si nous devons compter uniquement sur la force. Il est vraisemblable, très vraisemblable, qu'il ne coûtera pas du tout de sang.
Le plan est proposé comme une loi constitutionnelle permanente. Il ne peut devenir tel sans le concours d'abord des deux tiers du Congrès, ensuite des trois quarts des États. Les trois quarts requis des États comprendront nécessairement sept États à esclaves. Leur concours, si on l'obtient, donnera l'assurance qu'ils adopteront respectivement l'émancipation à un moment peu éloigné, d'après les nouvelles conditions constitutionnelles. Cette assurance terminerait aujourd'hui la lutte et sauverait l'Union à jamais.
Je n'oublie pas la gravité qui doit caractériser un document adressé au Congrès de la nation par le magistrat suprême de la nation. Je n'oublie pas davantage que quelques-uns de vous sont mes aînés, ni que beaucoup d'entre vous ont plus d'expérience que moi dans la direction des affaires publiques. Néanmoins, j'espère qu'en vue de la grande responsabilité qui pèse sur moi, vous ne verrez aucun manque de respect envers vous dans l'excès d'insistance que je puis paraître déployer.
Or, met-on en doute que le plan que je propose, si on l'adopte, abrègera la guerre et diminuera ainsi les sacrifices de sans et d'argent ? Met-on en doute qu'il ne restaure l'autorité et la prospérité nationales, pour les perpétuer indéfiniment ? Met-on en doute que nous ici, Congrès et Exécutif, puissions en assurer l'adoption ? Le bon peuple ne répondra-t-il pas à un appel collectif et chaleureux de notre part ? Pouvons-nous, le peut-il par aucun autre moyen, assurer plus certainement et plus vite le but vital ? Nous ne pouvons réussir que par l'accord. Il ne s'agit pas de dire : Quelqu'un de nous peut-il trouver mieux ? Mais bien : Pouvons-nous tous ensemble faire mieux ?
Objectez tout ce que vous voudrez, la question est toujours celle-ci : Pouvons-nous faire mieux ? Les dogmes du paisible passé ne sont plus à la hauteur de l'orageux présent. L'occasion offre un amoncellement de difficultés et il faut nous élever à la hauteur de l'occasion. De même que notre position est nouvelle, il nous faut de nouvelles pensées et des actes nouveaux ; il faut nous affranchir nous-mêmes, et alors nous sauverons le pays.
Concitoyens, nous ne pouvons échapper à l'histoire.
Nous, acteurs de ce présent Congrès, nous laisserons notre souvenir malgré nous. Nulle valeur, nulle insignifiance personnelle ne permettra à l'un ou l'autre d'échapper. La brûlante épreuve que nous traversons nous éclairera des clartés de l'honneur ou du déshonneur jusqu'à la dernière génération.
Nous disons que nous sommes pour l'Union. Le monde n'oubliera pas que, tandis que nous disons cela, nous savons comment sauver l'Union. Le monde sait, nous savons, comment la sauver. C'est nous qui, ici même, en avons le pouvoir et en supportons la responsabilité.
En donnant la liberté à l'esclave, nous donnons la liberté à l'homme libre et nous nous montrons honorables à la fois dans ce que nous donnons et dans ce que nous conservons.
Nous sauverons noblement ou nous perdrons misérablement la dernière et la plus belle espérance de la terre.
D'autres moyens peuvent réussir, celui-ci ne saurait faillir.
La ligne à suivre est claire, paisible, généreuse, juste. Si nous la suivons, le monde applaudira à jamais, et Dieu à jamais nous bénira.
Washington, 1er décembre 1862.
Abraham Lincoln.
Pour obtenir davantage d'informations sur le pays et sur le texte ci-dessus,
voir la fiche États-Unis.Retour à la page Textes
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