Déclaration de Potsdam, 26 juillet 1945.
Discours de l'empereur Hirohito, 15 août 1945.
Acte de capitulation du 2 septembre 1945.
Après la capitulation de l'Allemagne, la guerre se poursuit jusqu'à la capitulation du Japon. À la suite du désastre initial de Pearl Harbor, le dimanche 7 décembre 1941, les États-Unis effectuent 78 opérations de débarquement, du 7 août 1942 à Guadalcanal, jusqu'à la baie de Sarangani, à la pointe sud de l'île de Mindanao, le 12 juillet 1945, afin de reprendre les îles du Pacifique occupées par les forces japonaises. L'invasion du Japon paraît imminente. Les Alliés exigent alors la capitulation des Japonais et fixent leurs conditions dans la Déclaration de Potsdam, que le gouvernement japonais rejette le 29 juillet. Alors, les événements se précipitent : le 6 août a lieu le premier bombardement atomique sur Hiroshima ; l'Union soviétique, le 8 août, déclare la guerre au Japon, attaque le Mandchoukouo et ensuite débarque aux Kouriles ; une seconde bombe atomique frappe Nagasaki le 9 août.
L'empereur Hirohito annonce alors, le 15 août 1945, que le Japon accepte les conditions posées par les Alliés. La cérémonie de signature a lieu le 2 septembre sur le pont du cuirassé Missouri, dans la baie de Tokyo, devant les représentants des puissances alliées. Le débarquement des troupes américaines sur les côtes près de Tokyo est immédiatement effectué afin d'occuper le Japon.
En raison des divergences entre les Alliés, il fut impossible de conclure rapidement un traité de paix. Le traité de paix de San Francisco, est signé seulement le 8 septembre 1951, entre le Japon et les alliés occidentaux, et entre en vigueur le 28 avril 1952. Le rétablissement de la paix entre le Japon et l'Union soviétique résulte d'une simple déclaration commune le 19 octobre 1956. Enfin, un traité de paix et d'amitié avec la République populaire de Chine a été conclu le 12 août 1978.
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Déclaration de Potsdam.
1) Nous, Président des États-Unis, Président du gouvernement national de la République de Chine et Premier ministre de Grande-Bretagne, représentant les centaines de millions de nos concitoyens, nous sommes concertés et, d'un commun accord, pensons que le Japon doit se voir offrir une occasion de mettre un terme à cette guerre.
2) Les prodigieuses forces terrestres, navales et aériennes des États-Unis, de l'Empire britannique et de la Chine, renforcées à maintes reprises par leurs armées et leurs flottes aériennes du front ouest, s'apprêtent à porter le dernier coup au Japon. Cette puissance militaire est soutenue et encouragée par la détermination de toutes les nations alliées à poursuivre la guerre contre le Japon jusqu'à ce qu'il cesse de résister.
3) Le résultat de la résistance vaine et insensée de l'Allemagne aux forces dressées des peuples libres du monde se pose désormais dans sa terrible clarté au peuple japonais. Les forces qui convergent à présent sur le Japon sont incommensurablement plus grandes que celles qui apportèrent, face à la résistance des nazis, la dévastation du sol, des industries et des modes de vie de tout le peuple allemand. La mise en oeuvre de toute notre puissance militaire, soutenue par notre détermination, impliquera la destruction complète des armées japonaises et tout aussi inévitablement la dévastation totale du sol japonais.
4) Le temps est venu pour le Japon de décider s'il veut continuer à être dirigé par ces conseillers militaristes entêtés dont les calculs peu avisés ont conduit l'Empire du Japon au seuil de l'annihilation, ou s'il suivra le chemin de la raison.
5) Ci-dessous, les termes de nos conditions. Nous n'en dévierons pas. Il n'y aura pas d'alternative. Nous ne souffrirons aucun délai.
6) Doivent être éliminées pour toujours l'autorité et l'influence de ceux qui ont trompé et mal gouverné le peuple du Japon en l'embarquant à la conquête du monde, car nous insistons sur le fait qu'un nouvel ordre de paix, de sécurité et de justice, est impossible tant que le militarisme irresponsable n'est pas chassé hors du monde.
7) Dans l'attente de ce nouvel ordre et tant qu'il n'y aura pas la preuve que la puissance belliqueuse japonaise est détruite, les sites du territoire japonais que désigneront les Alliés seront occupés afin de permettre la réalisation des objectifs fondamentaux que nous établissons ici par la présente.
8) Les termes de la déclaration du Caire seront mis en oeuvre et la souveraineté japonaise sera limitée aux îles de Honshū, Hokkaidō, Kyūshū, Shikoku et à certaines petites îles que nous déterminerons.
9) Les forces militaires japonaises, après avoir été complètement désarmées, seront autorisées à retourner dans leur foyer et pourront y mener des vies pacifiques et productives.
10) Nous n'envisageons pas que la race japonaise soit mise en esclavage ni que sa nation soit détruite, mais une justice rigoureuse doit être appliquée à tous les criminels de guerre, y compris ceux ayant infligé des sévices à nos prisonniers. Le gouvernement japonais doit lever tous les obstacles au renouveau et au renforcement des courants démocratiques au sein du peuple japonais. La liberté de parole, de religion, et de pensée, ainsi que le respect des droits humains fondamentaux seront institués.
11) Le Japon sera autorisé à maintenir en activité les industries lui permettant d'alimenter son économie et d'extraire de justes réparations en nature, à l'exclusion de celles qui lui donneraient la capacité de se réarmer pour la guerre. À cette fin, l'accès aux matières premières – à distinguer de leur contrôle – sera autorisé. Une participation à terme du Japon aux relations commerciales internationales sera autorisée.
12) Les forces d'occupation des Alliés se retireront du Japon dès que ces objectifs auront été atteints et qu'un gouvernement tourné vers la paix et responsable aura été établi en accord avec la volonté librement exprimée du peuple.
13) Nous appelons le gouvernement nippon à proclamer immédiatement la reddition sans condition de toutes les forces armées japonaises, et à fournir toutes les garanties de sa bonne foi en la matière. L'alternative pour le Japon est une destruction prochaine et complète.
Potsdam, 26 juillet 1945.
A Nos bons et loyaux sujets, Discours de l'empereur Hirohito.
Après avoir mûrement réfléchi aux tendances générales prévalant dans le monde et aux conditions existant aujourd'hui dans Notre Empire, Nous avons décidé de régler la situation actuelle par mesure d'exception.
Nous avons ordonné à Notre Gouvernement de faire savoir aux Gouvernements des États-Unis, de Grande-Bretagne, de Chine et d'Union soviétique que Notre Empire accepte les termes de leur Déclaration commune.
Nous efforcer d'établir la prospérité et le bonheur de toutes les nations, ainsi que la sécurité et le bien-être de Nos sujets, telle est l'obligation solennelle qui Nous a été transmise par Nos Ancêtres Impériaux et que Nous portons dans Notre Coeur. C'est d'ailleurs en raison de Notre sincère désir d'assurer la sauvegarde du Japon et la stabilisation du Sud-Est asiatique que Nous avons déclaré la guerre à l'Amérique et à la Grande-Bretagne, car la pensée d'empiéter sur la souveraineté d'autres nations ou de chercher à agrandir notre territoire était bien loin de Nous. Mais voici désormais près de quatre années que la guerre se prolonge. Bien que tout le monde ait fait de son mieux - en dépit des vaillants combats livrés par Nos forces militaires et navales, de la diligence et de l'assiduité de Nos serviteurs et dévouement de Nos cent millions de sujets - la guerre a évolué, mais pas nécessairement à l'avantage du Japon, tandis que les tendances générales prévalant dans le monde se sont toutes retournées contre ses intérêts. En outre, l'ennemi a mis en oeuvre une bombe nouvelle d'une extrême cruauté, dont la capacité de destruction est incalculable et décime bien des vies innocentes. Si Nous continuions à nous battre, cela entraînerait non seulement l'effondrement et l'anéantissement de la nation japonaise, mais encore l'extinction totale de la civilisation humaine. Cela étant, comment pouvons-Nous sauver les multitudes de Nos sujets ? Comment expier Nous-même devant les esprits de Nos Ancêtres Impériaux ? C'est la raison pour laquelle Nous avons ordonné d'accepter les termes de la Déclaration commune des Puissances.
Nous ne pouvons qu'exprimer le sentiment de notre plus profond regret à Nos Alliés du Sud-Est asiatique qui ont sans faillir coopéré avec Notre Empire pour obtenir l'émancipation des contrées asiatiques. La pensée des officiers et des soldats, ainsi que tous les autres, tombés au champ d'honneur, de ceux qui sont morts à leur poste, de ceux qui ont trépassé avant l'heure et de toutes leurs familles endeuillées Nous serre le coeur nuit et jour. Le bien-être des blessés et des victimes de la guerre, et de tous ceux qui ont perdu leur foyer et leurs moyens d'existence, est l'objet de Notre plus vive sollicitude. Les maux et les souffrances auxquels Notre nation sera soumise à l'avenir vont certainement être immenses. Nous sommes pleinement conscient des sentiments les plus intimes de vous tous, Nos sujets.
Cependant, c'est en conformité avec les décrets du temps et du sort que Nous avons résolu d'ouvrir la voie à une ère de paix grandiose pour toutes les générations à venir en endurant ce qu'on ne saurait endurer et en supportant l'insupportable. Ayant pu sauvegarder et maintenir la structure de l'État impérial, Nous sommes toujours avec vous, Nos bons et loyaux sujets, Nous fiant à votre sincérité et à votre intégrité. Gardez-vous très rigoureusement de tout éclat d'émotion susceptible d'engendrer d'inutiles complications ; de toute querelle et lutte fratricides qui pourraient créer des désordres, vous entraîner hors du droit chemin et vous faire perdre la confiance du monde. Que la nation entière se perpétue comme une seule famille, de génération en génération, toujours ferme dans sa foi en l'impérissabilité de son sol divin, gardant toujours présents à l'esprit le lourd fardeau de ses responsabilités et la pensée du long chemin qu'il lui reste à parcourir. Utilisez vos forces pour les consacrer à bâtir l'avenir. Cultivez les chemins de la droiture ; nourrissez la noblesse d'esprit ; et travaillez avec résolution, de façon à pouvoir rehausser la gloire inhérente de l'État impérial et vous maintenir à la pointe du progrès dans le monde.
Hirohito, 15 août 1945.
Agissant par ordre et au nom de l'Empereur, du Gouvernement Japonais et du Quartier Général Impérial Japonais, nous déclarons, par ces présentes, accepter les conditions posées dans la Déclaration qui a été publiée par les Chefs des Gouvernements des États-Unis d'Amérique, de la Chine et de la Grande-Bretagne, le 26 juillet 1945, à Potsdam, et à laquelle a adhéré, par la suite, l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques, lesquelles quatre Puissances sont ci-après désignées sous le nom de « Puissances Alliées ».
Nous proclamons par ces présentes la reddition inconditionnelle aux Puissances Alliées du Quartier Général Impérial Japonais, de toutes les Forces armées japonaises et de toutes les Forces armées sous contrôle japonais, partout où elles se trouvent.
Nous ordonnons par ces présentes à toutes les Forces japonaises, partout où elles se trouvent, ainsi qu'au peuple japonais, de cesser immédiatement les hostilités, de préserver et de sauver de tous dommages tous les navires, avions et biens, militaires et civils, et de se conformer à toutes les exigences qui pourront être imposées par le Commandement Suprême des Puissances Alliées ou par des organismes du Gouvernement Japonais d'après ses ordres.
Nous ordonnons par ces présentes au Quartier Général Impérial Japonais de donner immédiatement aux Commandants de toutes les Forces japonaises et de toutes les Forces sous contrôle japonais, partout où elles se trouvent, l'ordre de se rendre sans condition, avec toutes les forces placées sous leur commandement.
Nous ordonnons par ces présentes à tous les fonctionnaires civils et à tous les officiers de l'Armée et de la Flotte d'obéir et de faire porter effet à toutes les proclamations, à tous les ordres et à toutes les instructions que le Commandant Suprême des Puissances Alliées jugera propres à assurer l'exécution effective des conditions de cette reddition, et qui seront publiés par lui ou sous son autorité, et nous leur ordonnons de rester à leur poste et de continuer à assurer leur service comme non-combattants, à moins d'en être spécialement relevés par lui ou par son ordre.
Nous nous engageons par ces présentes, au nom de l'Empereur, du Gouvernement Japonais et de ceux qui lui succéderont, à exécuter de bonne foi les clauses de la Déclaration de Potsdam et à donner tous les ordres et prendre toutes les mesures qui pourront être exigées par le Commandant Suprême des Puissances Alliées ou par tout autre représentant qualifié des Puissances Alliées pour en assurer l'exécution.
Nous ordonnons par ces présentes au Gouvernement Japonais et au Quartier Général Impérial Japonais de libérer immédiatement tous les prisonniers de guerre et internés civils alliés qui se trouvent actuellement sous contrôle japonais et de veiller à leur protection, à leur entretien et subsistance ainsi qu'à leur transport immédiat aux lieux qui seront fixés.
Dans la direction de l'État, l'autorité de l'Empereur et du Gouvernement Japonais sera subordonnée à celle du Commandant Suprême des Puissances Alliées, qui prendra toutes les mesures qu'il estimera propres à assurer l'exécution des conditions de la reddition.
SIGNÉ dans la Baie de Tokyo, Japon, à 09 h 04, le deuxième jour de septembre 1945.
Mamoru Shigemitsu
Par ordre et au nom de l'Empereur du Japon et du Gouvernement japonais
Yoshijirō Umezu
Par ordre et au nom du Quartier général impérial japonais
Accepté dans la Baie de Tokyo, Japon, à 09 h 08 le deuxième jour de septembre 1945 pour les États-Unis, la République de Chine, le Royaume-Uni et l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques et dans l'intérêt des autres Nations Unies en guerre avec le Japon.
Douglas MacArthur
Commandant Suprême des Puissances Alliées
Chester Nimitz
Représentant des États-Unis
Hsu Yung-Chang
Représentant de la République de Chine
Bruce Fraser
Représentant du Royaume-Uni
Derevyanko
Représentant de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques
T. A. Blamey
Représentant de l'Australie
Moore Cosgrave
Représentant du Canada
Philippe Leclerc
Représentant du Gouvernement provisoire de la République française
D.E.L. Helfrich
Représentant du Royaume des Pays-Bas
Leonard M. Isitt
Représentant de la Nouvelle-Zélande
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