Union de l'Europe occidentale

FORCES MULTINATIONALES RELEVANT DE L'UEO

L'UEO ne dispose en propre ni de forces ni de structures permanentes de commandement. Ses pays ont désigné les unités militaires et les états-majors susceptibles d'être mis à sa disposition au cas par cas pour des opérations spécifiques. La Cellule de planification de l'UEO recense ces « Forces relevant de l'UEO » (FRUEO) dans une base de données mise à jour chaque année. Outre des unités nationales, plusieurs formations multinationales ont été désignées comme forces relevant de l'UEO.
En 2000, selon une fiche établie par l'UEO, ces forces étaient les suivantes :
 
1. le Corps européen (EUROCORPS)
2. la Division multinationale (Centre)
3. la force amphibie britannico-néerlandaise
4. l'EUROFOR
5. l'EUROMARFOR (force maritime européenne)
6. l'état-major du Premier corps germano-néerlandais
7. la Force amphibie hispano-italienne (FAHI
 

 
  • LE CORPS EUROPEEN (EUROCORPS)


    • Lors du Conseil des ministres de l'UEO tenu à Rome le 19 mai 1993, les ministres de l'Allemagne, de la Belgique et de la France ont déclaré le Corps européen comme force relevant de l'UEO. En 1994, l'Espagne a rejoint ce Corps et, en 1995, le Luxembourg s'y est joint à son tour, ce qui porte le total à cinq pays. Une « déclaration commune fixant les conditions d'emploi du Corps européen dans le cadre de l'Union de l'Europe occidentale » a été agréée le 20 septembre 1993.

    Opérationnel depuis novembre 1995, le Corps européen a implanté son état-major à Strasbourg.

    À plein effectif, le Corps européen peut aligner environ 60.000 hommes.

    Ses principales composantes sont :

    Les personnels de l'EM de Strasbourg regroupent des équipes de liaison des armées de l'air et de la marine, le Corps pouvant être amené à participer à des opérations interarmées.

    Bien que le Corps européen ait passé un accord avec l'OTAN, sa mission prioritaire s'inscrit dans le cadre de l'UEO.

  • LA DIVISION MULTINATIONALE (CENTRE)


    • Lors du Conseil des Ministres de l'UEO tenu à Rome le 19 mai 1993, les États participant à la DMN(C), à savoir le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas et l'Allemagne, ont confirmé qu'ils étaient prêts à mettre la Division à disposition pour des opérations militaires entreprises sous l'égide de l'UEO.

    L'état-major de la DMN(C) est situé à Monchengladbach, en Allemagne. Actuellement, quatre brigades nationales lui sont affectées, à savoir :

    Les deux premières brigades sont aéroportées tandis que les deux autres sont aéromobiles.

    Division légère, la DMN (C) offre une plus grande mobilité stratégique que des formations plus lourdes. Au complet, elle peut aligner plus de 200 hélicoptères (de transport, antichar, d'attaque, d'observation et de reconnaissance). La DMN(C) est avant tout une formation affectée à l'OTAN mais un arrangement a été passé pour son emploi par l'UEO.

  • LA FORCE AMPHIBIE BRITANNICO-NEERLANDAISE


    • Lors du Conseil des Ministres de l'UEO tenu à Rome le 19 mai 1993, les gouvernements du Royaume-Uni et des Pays-Bas ont confirmé qu'ils étaient prêts à mettre à disposition la force amphibie britannico-néerlandaise (FABN) pour des opérations militaires entreprises sous l'égide de l'UEO.

    La force de débarquement de la FABN s'appuie sur la 3e Brigade commando (Royaume-Uni), qui est grosso modo une brigade d'infanterie légère dont le rôle premier est la guerre amphibie. La principale contribution des Pays-Bas s'appuie sur le 1er bataillon des troupes de marine du RNLMC.

    Rapidement déployable, la force de débarquement est une unité légèrement équipée qui opère de manière indépendante. La taille de l'unité est supérieure à celle de son homologue dans l'armée de terre du fait que la complexité de la guerre amphibie requiert d'importantes capacités organiques d'appui feu et d'autodéfense, à la hauteur des exigences imposées par la projection des forces par voie maritime, la nature expéditionnaire des opérations et la pénétration sur le théâtre. En temps de paix, la force de débarquement dispose d'un effectif de plus de 6000 hommes.

  • L'EUROFOR (FORCE OPÉRATIONNELLE RAPIDE EUROPÉENNE)


    • Lors du Conseil des ministres de l'UEO à Lisbonne le 15 mai 1995, l'Espagne, la France et l'Italie ont déclaré que la Force opérationnelle rapide européenne (EUROFOR) serait une force relevant de l'UEO, employée prioritairement dans ce cadre. À cette même époque, le Portugal a demandé officiellement à participer à cette force. En novembre 1995, la « déclaration commune de l'Espagne, de la France, de l'Italie et du Portugal fixant les conditions d'emploi de l'EUROFOR dans le cadre de l'UEO » a été approuvée.

    L'état-major de l'EUROFOR est situé à Florence en Italie. Offrant une capacité terrestre de réaction rapide, cette force est constituée d'éléments légers facilement déployables et son niveau de disponibilité est adapté à sa mission. La taille de la force à employer peut varier de celle d'une petite formation à celle d'une division légère, grâce à un système modulaire adapté en fonction de la mission.

  • L'EURFOMARFOR (FORCE MARITIME EUROPEENNE)


    • Lors du Conseil des ministres de l'UEO à Lisbonne le 15 mai 1995, l'Espagne, la France et l'Italie ont déclaré que la Force maritime européenne (EUROMARFOR) serait une force relevant de l'UEO, employée prioritairement dans ce cadre. À cette même époque, le Portugal a demandé officiellement à participer à cette force. En novembre 1995, la « déclaration commune de l'Espagne, de la France, de l'Italie et du Portugal fixant les conditions d'emploi de l'EUROMARFOR dans le cadre de l'UEO » a été approuvée.

    Le Commandant de cette force (COMEUROMARFOR) est affecté pour un an suivant un système de rotation entre ALFLOT (Espagne), CECMED (France), CINCNAV (Italie) et COMNAV (Portugal).

    Il s'agit d'une force maritime multinationale préconfigurée non permanente, disposant de capacités maritimes et amphibies. Chaque pays désigne des unités à intervalles réguliers de manière que le commandant puisse exécuter toute tâche qui lui serait assignée. Pour certaines missions, la composition type de cette force pourrait être la suivante : un porte-avions, quatre à six unités d'escorte, une force de débarquement ayant au maximum la taille d'une brigade, des bâtiments de transport amphibie suivant la taille de la force de débarquement, ainsi qu'un ravitailleur tactique. Si la nature de la tâche l'exige, des avions de patrouille maritime, des dragueurs de mines, des sous-marins ou d'autres types de bâtiments seront utilisés.

  • L'ETAT-MAJOR DU PREMIER CORPS GERMANO-NEERLANDAIS


    • Le 6 octobre 1997, les ministres de la Défense de la République fédérale d'Allemagne et du Royaume des Pays-Bas ont déclaré qu'ils étaient disposés à mettre à la disposition de l'Union de l'Europe occidentale l'État-major du 1er Corps germano-néerlandais, y compris le soutien approprié en commandement et contrôle pour des opérations sous l'égide de l'UEO. Ces pays avaient déjà déclaré les unités composant ce Corps comme forces relevant de l'UEO. Outre ses rôles dans le cadre de l'OTAN, l'État-major du 1er Corps germano-néerlandais peut être employé par l'UEO pour des missions de Petersberg. Ceci inclut l'exécution de missions de l'EM du Corps en tant qu'état-major multinational dans des opérations dirigées par l'UEO. L'EM du Corps offre un soutien pour la planification et la préparation d'opérations UEO conformément à des procédures établies.

    Commandé par un général de corps d'armée allemand, ce Corps a son État-major à Munster en Allemagne. Il se compose de :

    Il comprend également le Groupe binational de soutien de brigade de Eibergen aux Pays-Bas. Les deux divisions sont dotées de leurs propres troupes de combat, de soutien tactique, de commandement et de contrôle, de logistique et de soutien médical et, à ce titre, elles sont aussi autonomes que possible.

  • LA FORCE AMPHIBIE HISPANO-ITALIENNE


    • Lors de la réunion des Chefs d'état-major des armées tenue à Bonn les 27 et 28 octobre 1997, il a été annoncé que l'Espagne et l'Italie avaient signé un accord sur le concept d'une force amphibie hispano-italienne (FAHI) qui pourrait être mise à la disposition de l'UEO.

    La FAHI ne nécessite pas la création d'une nouvelle force, mais plutôt la fusion de forces nationales préexistantes, et ne nécessite pas non plus la mise en place d'un état-major. Il s'agit d'une force pré-structurée non permanente dont les composantes amphibies nationales conserveront leurs propres chaînes de commandement opérationnel et organique. Les seuls éléments permanents seront un petit noyau d'officiers, qui feront partie de l'État-major général de la force de l'autre pays. Les opérations conduites par la FAHI seront liées à la défense commune et aux missions de Petersberg dans le cadre européen et OTAN, et en tant que composante spécialisée de forces multinationales européennes et alliées existant déjà.


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    Jean-Pierre Maury