Le rapport de M. de Bailliencourt, présenté à l'Assemblée nationale le 2 juin 1958, propose au nom de la commission du suffrage universel, des lois constitutionnelles, du règlement et des pétitions l'adoption du texte ci-dessous.
Par dérogation aux dispositions de son article 90, la Constitution
sera révisée par le Gouvernement investi le 1er
juin 1958 et ce, dans les formes suivantes :
Le Gouvernement de la République établit un projet de
loi constitutionnelle mettant en oeuvre les principes ci-après :
1° Seul le suffrage universel est la source du pouvoir.
Le Parlement comporte nécessairement une chambre élue
au suffrage universel direct.
C'est du suffrage universel ou des assemblées élues par
lui que dérivent les pouvoirs du président de la République
;
Les fonctions de président de la République et de président
du Conseil sont distinctes.
2° L'exécutif et le Parlement doivent être effectivement
séparés, de façon que chacun d'eux assume, pour sa
part et sous sa responsabilité, la plénitude de ses attributions
;
3° Le Gouvernement doit être responsable devant l'Assemblée
élue au suffrage universel direct ;
4° L'autorité judiciaire doit demeurer indépendante
pour être à même d'assurer le respect des libertés
essentielles telles qu'elles sont définies par le préambule
de la Constitution de 1946 et par la Déclaration des droits de l'homme
à laquelle il se réfère ;
5° La Constitution doit permettre d'organiser les rapports de la
République avec les peuples qui lui sont associés.
6° La nouvelle Constitution pourra être révisée
par les lois soumises à référendum, à moins
qu'une majorité qualifiée n'ait été atteinte
dans chacune des deux chambres.
Le Gouvernement proposera par voie de référendum l'adoption
d'un mode de scrutin applicable aux élections des membres de l'Assemblée
nationale, le choix étant offert au suffrage universel entre le
scrutin majoritaire et la représentation proportionnelle.
Le régime électoral est fixé par la loi.
Le présent projet de loi constitutionnelle sera examiné
par le Parlement dans un délai de trois mois suivant son dépôt
sur le bureau de l'Assemblée nationale.
Pour être adopté, il doit recueillir la majorité
absolue des suffrages des membres composant chacune des deux chambres.
Si ce projet n'est pas adopté dans le délai fixé
ci-dessus ou s'il n'obtient pas les majorités requises, le Gouvernement
peut le soumettre au référendum, soit en reprenant son projet
initial, soit en retenant celles des dispositions qui auront été
adoptées par le Parlement.
Ce référendum aura lieu simultanément dans tous
les territoires où la Constitution est applicable.
La loi constitutionnelle portant révision de la Constitution
est promulguée par le président de la République dans
les huit jours de son adoption.
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